Le terme « hybride » semble aujourd’hui mis à toutes les sauces. De la voiture à la guitare en passant par certains fruits et légumes, le mot même d’hybride peut parfois paraître désuet et ne représenter qu’un phénomène de mode, un argument marketing, voir un tic de langage parfois assez péjoratif.

 

En photographie, on est très loin de l’anecdote, l’APN Hybride est une véritable révolution, la marche qu’il ne faut pas manquer, l’évolution technologique qui vous fera aborder votre métier et votre passion d’un tout nouvel œil.

 

Si Sony a été précurseur avec sa série Nex puis la série des Alpha dont l’Alpha 7 est aujourd’hui une référence absolue dans ce domaine (Sony représente aujourd’hui plus de 50% des ventes en APN plein format en Europe), les marques historiques de la photographie ont réagi et se lance également dans la bataille. Après une tentative pas très concluante de Nikon avec sa gamme J en capteur 1 pouce destinée à un large public, la marque s’attaque aujourd’hui au professionnels et aux amateurs exigeants avec sa série « Z » capteur plein format et stabilisé. Canon qui avait déjà une expérience aboutie avec sa série M en APS-C, vient de dévoiler son EOS-R un plein format aussi redoutable que ceux de la concurrence.

 

Sur le terrain l’utilisation de l’hybride est très rapidement un véritable plaisir et on en devient très vite addict.

 

Le premier point important est le poids, la légèreté des boitiers est surprenante et extrêmement agréable, de plus les gammes d’optiques développées par les marques sont également plus légères et plus petites.

 

Les appareils hybrides disposent de deux systèmes de déclenchement : mécanique et électronique. Il ne faut pas oublier que le miroir a disparu, le bruit de déclenchement en mécanique est comparable à celui d’un Leica M, c’est à dire très discret. L’obturation mécanique reste indispensable pour le déclenchement de flashs par exemple. En obturation électronique le déclenchement devient totalement silencieux. Que ce soit en spectacle ou en mariage vous déclenchez sans aucun bruit, sans perturber le public et les intervenants par le claquement du miroir et de l’obturateur. En cinéma, la photographie de plateau bénéficie également du déclenchement silencieux, il est désormais possible de « shooter » pendant le tournage et non pendant les répétitions. En sport aussi, au dernier tournoi de Roland Garros un photographe équipé d’un Alpha 9 s’était installé dans une fosse au fond du cours et très proche du joueur. Il a réalisé des images incroyables qu’il ne se serait pas permis de prendre avec un boitier réflex, le bruit du moteur aurait perturbé le joueur. Cerise sur gâteau, l’A9 permet de shooter à 20 im/sec !... Idem en photo de rue : d’une part vous pourrez utiliser l’écran orientable pour cadrer, en « ventral », comme Robert Doisneau ou Vivian Meyer pouvaient le faire avec leur Rolleiflex Bi-objectif, de façon à être plus discret et dans un geste beaucoup moins agressif qu’en épaulant votre reflex, à la manière d’un fusil. D’autre part le bruit du déclenchement du reflex attire souvent le regard du badaud rendant la scène moins naturelle, le déclenchement silencieux est là encore un bel atout.

 

L’AF des appareils photo hybrides est nettement plus performante que sur les reflex. Il couvre généralement plus de 90% du champ et multiplie le nombre de collimateurs, la palme revenant à Canon qui confirme sa supériorité en la matière. Les modes de suivi ou de reconnaissance du visage ou de l’œil sont des aides précieuses qui libèrent votre créativité.

 

Vous voyez ce que vous faites : vous n’êtes plus en visée reflex, à travers l’objectif, l’image que vous voyez dans le viseur est délivrée par un écran et correspond exactement à l’image que vous êtes en train de composer : colorimétrie, exposition et profondeur de champs (sauf pour les Z en ce qui concerne la profondeur de champ) correspondent à la réalité.

 

La vidéo est aussi un élément important dans les hybrides, on filme en 4K 10 bits et/ou en full HD jusqu’à 100/120 im/sec permettant de beaux ralentis. Les « LOG » sont présents sur les boitiers permettant de faire de la calibration en post traitement et d’intégrer les fichiers réalisés avec votre hybride à des fichiers venant d’autres sources (drones, caméras de télévision RED, Blackmagic…). Ce sont de véritables caméras intégrant tout ce dont un vidéaste à besoin jusqu’aux branchements externes d’écrans, de micros ou de casques. La mise au point tactile par l’écran permet de passer d’un point à un autre avec une vitesse de transfert de MAP contôlée et évitant l’utilisation d’un follow focus.

 

Du format Micro 4/3 d’Olympus et Panasonic (et des caméras Blackmagic) aux pleins formats de Sony, Canon et Nikon en passant par les APS-C de Sony et Canon, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Les gammes d’objectifs dédiés sont déjà très étendues et progressent de jour en jour alliant légèreté et qualités exceptionnelles.

 

Dans le monde de la photographie professionnelle, il n’est pas rare de voir des photographes bardés de matériel lourd et encombrant, multipliant les boitiers munis de poignées d’alimentation parce que ça fait plus « pro » et de longues focales, comme si pour être un bon photographe il fallait aussi être champion de culturisme. 30 ans en arrière le pro devait travailler en moyen format en reportage même si le format maximum des tirages ne dépassait jamais le 18x24…. La qualité et la possibilité d’agrandissement obtenues aujourd’hui avec un hybride plein format sont comparable avec ce qu’on obtenait à l’époque en argentique avec un Hasselblad.


Alors, oublions les concepts relativement machistes alliant la taille de l’appareil photo aux compétences et au talent du photographe. Conservant une excellente ergonomie dans un poids plume et une taille réduite, vous avez entre les mains un outil de grande précision offrant une technologie de pointe qui ne fera que décupler votre créativité. La surprenante qualité d’image aura rapidement séduit vos clients, et au bout du compte, le seul à se plaindre de votre nouveau matériel sera votre kiné !